24 octobre 2016
Par Esperance Nahimana
Depuis près de 20 ans, Tabitha Karanja est une figure emblématique dans le monde de l’entrepreneuriat au Kenya. C’est simple, son histoire, tous les kényans la connaissent ! Tabitha est une véritable source d’inspiration. Elle compte plusieurs cordes à son arc : entrepreneure, épouse, mère de 4 enfants et présidente des entreprises Keroche Industries Limited.
Originaire de Kijabe, elle travaille en tant que comptable au Ministère du Tourisme avant de lancer, en 1997, la première brasserie appartenant à un autochtone. Il faut savoir qu’à cette époque, ce secteur d’activité était dominé depuis plus d’un demi-siècle par des multinationales.
L’année 1997 correspond également à la libéralisation de l’industrie des produits alcoolisés. Après quelques recherches, la compagnie Keroche se rend compte, que le marché tel qu’il est, ne fait pas le bonheur des classes sociales moyennes et basses.
C’est avec un capital de KSHs 500,000 (soit 4470 euros) qu’elle décide de se lancer – avec son mari, Joseph Karanja – dans cette aventure. Pour répondre à la demande des classes sociales basses, ils se lancent d’abord dans la production de vins fruités. Le coût de production de ces produits est très bas.
Aujourd’hui, l’entreprise Keroche s’impose comme la 2ème plus large brasserie du Kenya. Cette entreprise offre une gamme de bière « Summit Malt » et « Summit Lager » et de vins « Pinotage », « Sauvignon Blanc » et « Chenin Blanc » ainsi qu’une gamme de liqueurs.
Sa mission ? Offrir des produits de haute qualité, naturels et sans sucre ajouté assurant une production basée sur des hauts standards. Si l’entreprise s’est forgée une belle réputation au Kenya, pour les années à venir, Tabitha Karanja veut imposer ses produits dans l’Est et le centre du continent africain. Et ce faisant, devenir le premier choix en matière de produits alcoolisés.
En mai 2014, Tabitha Karanja a supervisé, au côté de son Excellence Président-Député William Ruto, le lancement de l’académie Keroche. Cette académie vise à partager des outils, guider et inspirer de jeunes entrepreneurs afin qu’ils puissent étendre et développer leur propre entreprise.
Quels sont les conditions d’admission ? Parmi les 8 critères établis, 4 concernent le profil du candidat et 4 concernent son entreprise. En voici quelques-uns, les candidats doivent être âgés de 21 à 35 ans ; mes candidats doivent avoir le pouvoir décisionnel pour leur entreprise ; l’entreprise doit compter un minimum de 5 équivalent temps plein dans leur personnel ; l’entreprise doit générer un minimum annuel de 10 millions de KSHs (soit 89 299,03 euros) etc. …
De cette façon, au travers de cette académie, elle espère pouvoir augmenter et renforcer les entreprises à succès. Pendant plus d’un an des entrepreneurs expérimentés et des plus jeunes travailleront ensemble pour l’expansion et le développement des entreprises des candidats.
Esperance Nahimana
Auteure et collaboratrice
D'origine burundaise et congolaise, Espérance est née et a vécu en Belgique. Etudiante en Droit International à l ULB, elle est passionnée par les droits de l homme. Elle reste convaincue que l égalité devrait être une réalité, et non une utopie. Pour elle, Sayaspora c’est avant tout une belle idée novatrice destinée à inspirer les jeunes générations féminines à venir.