28 novembre 2016
Par Espérance Nahimana
Êtes-vous jamais tombés amoureux du travail artistique de quelqu’un ?
C’est ce qu’il m’est arrivé lorsque j’ai découvert le travail de Nicholle Kobi. Quelques photos ont suffi pour me conquérir ! C’était tellement rafraîchissant, inspirant et en même temps si riche et varié.
Nicholle Kobi est une illustratrice basée en France. Ce qui la rend tellement unique, c’est la façon avec laquelle elle utilise son art comme instrument d’engagement envers les femmes africaines. Si elle a choisi de travailler autour de la « femme africaine dans son quotidien », c’est tout d’abord parce qu’elle était la première concernée. Ensuite, c’est parce qu’elle a l’impression que les femmes africaines sont exclues du monde de la beauté, de l’art, de la mode ainsi que du monde intellectuel. Elle veut donc nous rendre la place à laquelle nous avons droit. « Nous ne sommes pas moins belles que d’autres femmes, nous ne valons pas moins qu’elles et nous pouvons être celles que nous voulons devenir. »
Dans ces illustrations, elle met en avant les femmes africaines dans leurs activités quotidiennes. Elles sont classes, féminines. Elles sont belles et apprêtées, occupées ou préoccupées. On peut les retrouver amoureuses, en charmante compagnie d’amis et dans différentes villes. Elles ont tous les dégradés de teints pour couleur de peau, elles sont grandes ou petites, mince ou plus rondes.
Au-delà de son engagement pour revaloriser les femmes africaines, elle utilise également ses illustrations pour affirmer ses différentes positions : lors des attentats de Paris (13/11/2015) par exemple ou pour affirmer son soutien au mouvement « Black Lives Matter ».
Si elle a reçu de nombreux encouragements du public, cela n’a pas toujours été évident de s’imposer en France. En effet, en raison des nombreux problèmes communautaires existants sur le territoire français, Nicholle a essuyé de nombreux refus de la part de certaines agences d’art. Son travail était, selon elles, « trop ethnique » ou avec une « ethnie identifiable ».
Cette réticence à soutenir son travail soulève un problème communautaire très profond. Il est bon de réaliser un travail qui est en conformité avec les gens européens et français mais pas un travail conforme aux « noirs ». Cela pourrait entrainer une stigmatisation dans le chef de l’artiste qui serait, dès lors, considérés comme « pas tout à fait français ».
« We stand together, we walk together »!
Retrouvez Nicholle:
www.nichollekobi.com
Instagram: @nichollekobi
Esperance Nahimana
Auteure et collaboratrice
D'origine burundaise et congolaise, Espérance est née et a vécu en Belgique. Etudiante en Droit International à l ULB, elle est passionnée par les droits de l homme. Elle reste convaincue que l égalité devrait être une réalité, et non une utopie. Pour elle, Sayaspora c’est avant tout une belle idée novatrice destinée à inspirer les jeunes générations féminines à venir.