Icône de 2 mains désirant se toucher

Soeur

19 février 2017

Par Djamilla Toure

« Cachez-moi ces diplômés sans master que je ne saurais voir! »

En ce qui a trait au parcours universitaire la plupart des parents africains sont clairs : un master sinon rien. Depuis petit, on le sait. Pour eux c’est le plus beau gage de respect, le plus beau cadeau qu’ils recevront avec fierté ou encore le plus beau trophée qu’ils pourront exhiber auprès de leurs amis.

« Tous ces sacrifices faits en vain? Je ne pense pas non, tu appliqueras pour ton master ma fille! »

Mais dans toute cette planification académique parentale notre avis compte peu. Pendant 3 années de licence on a étudié, compris les plus grandes théories micro et macro économiques, les théorèmes les plus complexes ou encore les pensées philosophiques les plus élaborées. À la fin de ces trois années (4 pour certains…) spirituellement et physiquement intenses on nous demande de faire encore plus d’efforts. On nous demande de nous conformer à un système qui existe depuis de nombreuses années et qui peine à se corréler à nos moeurs. Parce que oui, au final il est question de nous.

« Un doctorat c’est le minimum! Les longues études t’apporteront beaucoup plus d’opportunités »

Parlons d’opportunités. Ces possibilités hasardeuses qu’au final nous pouvons créer, voici l’argument principal de ceux qui trouvent un certain confort au sein de ce système. Je ne remets pas en question l’utilité d’un master ni même d’un doctorat mais bien le chemin par lequel nous devons tous passer afin de créer ces possibilités qu’in fine, peuvent aujourd’hui naître d’une autre manière.

De plus, en tant que jeunes femmes africaines nous savons qu’à un moment donné la question du mariage deviendra une problématique. Comme si au cours de ces trois dernières années, surmenées à étudier, nous avions eu le temps d’organiser des auditions pour trouver le gendre idéal.

« Que feras-tu après ta License? »

Après ma licence j’irai voir le monde et je réfléchirai à la vie puisqu’à ce qu’il paraît elle est courte.
Je reviendrai. Je retrouverai mes chaises et tables universitaires mais avant j’ai besoin d’une pause. Une pause qui me permettra de me créer mes propres possibilités parce que je découvrirai qu’il existe autre chose qu’un système qui étouffe mes opportunités.

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  • Djamilla Toure

    Djamilla Toure

    Fondatrice et directrice générale

    Née en Côte d’Ivoire, ayant grandi au Maroc et vivant à Montréal, Djamilla s’identifie comme étant un fruit issu de la diaspora. En charge de projets en autonomisation des femmes et médias, Djamilla est également créatrice de contenu et diplômée d’un Bachelor en Relations Internationales et Droit international. En 2015, Djamilla s’est donnée pour mission de repenser le monde en le changeant à son échelle. C’est ainsi qu’avec quatre autres femmes, elle fonde SAYASPORA. Une plateforme médiatique pour les jeunes femmes africaines partout dans le monde. À travers ce média, Djamilla aspire à créer un espace où les voix de ces femmes seront amplifiées et leurs idées mises en avant, tout en leur permettant de trouver une communauté.

Tu veux écrire pour Sayaspora? Nous sommes constamment à la recherche de nouveaux talents!

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