Icône d'une main avec un soleil

Art + culture

Par Audrey Nzeba Kabombo

Comme nous le savons déjà, les films nous en apprennent davantage sur les prismes sociaux et l’inconscient de la société. Le cinéma est avant tout une affaire de regard, de subjectivité partagée, d’empathie et d’engagement. Au début du siècle dernier, certains réalisateurs occidentaux se sont servis de l’industrie cinématographique afin de nourrir des stéréotypes déjà existant sur les communautés africaines.

Le cinéma africain regroupe ici tous les films dont les productions cinématographiques sont associées aux pays de tout le continent. L’industrie du cinéma existe en Afrique du Sud depuis le XXe siècle. Mais le cinéma africain en général est jeune ; on note son essor dans les années 50 et 60 notamment après les indépendances. Les cinémas maghrébins se sont développés dans les années 40-50. Au lendemain des indépendances, leur objectif était de désorientaliser le regard de certains cinéastes occidentaux. Les premières œuvres proprement maghrébines révèlent une sociologie, une culture et une organisation totalement opposées à la vision travestie véhiculée auparavant.

Quant à l’Afrique subsaharienne, tout le monde s’accorde pour dire que Nollywood est une industrie cinématographique qui fait la fierté de l’Afrique noire. Le Nigéria possède la deuxième industrie cinématographique au monde passant devant Bollywood et faisant de la concurrence à Hollywood. La clef du succès : des scénaristes nigérians qui s’adaptent aux besoins des nigérians. Nollywood défie les diverses identités africaines en s’important partout en Afrique tout en mettant en scène des réalités sociales typiquement nigérianes.

Arrêtons-nous aussi sur les pionnières du cinéma africain. Ces femmes qui dénoncent dès leurs débuts dans les années 70-80, à travers des documentaires ou des fictions, les conditions de vie des femmes et des jeunes filles ainsi que la vie de la diaspora dans leurs pays d’accueil. On pense ici à Safi Faye, en 1972, avec son documentaire Lettre Paysanne qui connut un grand succès auprès de la communauté africaine. Une nouvelle génération suit avec des femmes remarquables et très attachées à la diaspora telles que Leïla Kilani, Houda Benyamina… Certaines ont particulièrement touché la diaspora.

 

 

S’il fallait mettre une productrice de l’avant ce serait certainement Mallence Bart Williams ! Une écrivaine mais aussi productrice de films, d’origine allemande et sierra-léonaise qui a vécu à Paris, Singapore et en Grande-Bretagne. Dernièrement, elle a été coproductrice de la première pièce de théâtre africaine montée à Broadway ; Eclipsed avec Lupita N’yongo. Elle fait partie des femmes les plus influentes en Afrique.

 

Foto: Sebastian Gabsch – www.sega-foto.de – 0176-26487275

On pourrait aussi parler de Zara Mahamat Yacoub ! Réalisatrice tchadienne qui a su, comme bon nombre de réalisatrices africaines, décrire la condition des femmes. Dans ses réalisations, elle recommande une bonification des droits de la personne. Dilemme Au Féminin qui critique les mutilations génitales féminines a eu un tel succès qu’il a causé une fatwa (avertissement religieux en Islam) à son encontre.

 

 

En ce qui a trait aux actrices africaines, on pourrait mettre en avant Genevieve Nnaji qui est une grande actrice nigériane incontestée et glorifiée des adulateurs du cinéma africain en général. Elle lance en 2008 sa marque de haute couture Ste Genevieve et donne les bénéfices à plusieurs œuvres de charité dans le but de développer des écoles un peu partout en Afrique.

 

 

Aïssa Maïga aussi serait à mentionner. Comédienne sénégalaise très appréciée du public français et qui défend ardemment la liberté d’expression, Aissa Maiga s’est toujours exprimée sur les conditions de vie de certaines personnes de la diaspora africaine en France. Elle fait partie d’une ONG africaine (AMREF) qui œuvre à la formation de personnels médicaux en Afrique, plus particulièrement en Afrique de l’Est.

 

 

Pour finir, les femmes sont de mieux en mieux représentées dans le monde du cinéma que ce soit devant ou derrière la caméra. En Occident comme en Afrique, les actrices et réalisatrices africaines sont pleinement récompensées. Malgré la fiction et parfois des touches de surnaturel, les cinémas d’Afrique se doit de refléter nos sociétés afin de participer à l’émancipation des citoyens et citoyennes de ses divers pays.

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    Audrey Nzeba Kabombo

    Auteure

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