20 octobre 2015
Par Dorra B.
Départ-age
Les vagues m’emportent, me déportent
Je survole, un océan, l’écume d’un bonheur.
J’y laisse ma douleur, ma peine et toute ma haine,
À contre cœur, je m’élance, me lance à la découverte d’un monde étrange.
On te regarde, et on murmure, on se demande bien où t’es née
On te fixe, on te questionne, sur ta couleur si basanée.
Au fil des échanges, on comprend que tu mords pas, qu’en fait la seule victime c’est bien toi.
Et c’est comment au loin chez toi?
Et c’est comment le désert?
C’est comment manger par terre?
Comment ça se fait que tu portes pas le voile?
J’avoue t’as pas l’air d’une femme soumise,
En effet, je suis juste incomprise.
On te juge, on t’accuse, on te classe, t’es une menace .
TOI, TA CULTURE, ET TES RITES ET TES MYTHES
Et ces verres que t’évites, et ces regards qui t’irritent.
T’as beau t’expliquer, si on ne prend pas le temps de t’écouter
A quoi sert de se confier ? D’ouvrir une part de son cœur à ceux qui ne veulent que leur bonheur
?
La seule chose qui nous sépare, c’est bien le voile illusoire qu’ils posent sur notre histoire .
Différente d’apparence, appartenant à la même classe,
Ce n’est ni ma couleur, ni la chaleur de mon pays
Qui font de moi un ennemi,
Ni les idées que l’on se fait sur un peuple démuni
Qui ne demande qu’à être compris.
Je voudrais qu’on me questionne
Sans que l’on s’étonne,
Sans poser des regards qui dégradent.
Je voudrais qu’on se comprenne,
Que nos yeux voient les étincelles,
Qu’on se force trop souvent à cacher,
Au fin fond comme si c’était mortel.
Puis dans le fond, notre bonheur
Ça se limite pas mal à ouvrir son cœur
Alors à quoi bon s’occuper à ce qui pourrait nous chagriner?
Dorra B.
Auteure