Étudiante en architecture à Rabat, Sarah Addouh, est née à Casablanca en Janvier 1993. Sarah est aussi graphiste à ses heures perdues. Passionnée, et surtout autodidacte, Sarah a réussi à faire ses preuves dans le milieu de l’illustration, du collage et de l’art visuel. C’est à travers son travail pour la plateforme Zwinti.com, qu’il a été possible pour Sayaspora de découvrir son talent, et c’est avec un immense honneur que nous avons eu la chance de faire un retour sur ce qui l’a inspirée et la manière dont elle perçoit la place de la femme maghrébine et africaine dans le monde.
Les illustrations de Sarah critiquent, remettent en question, mais aussi valorisent et dressent un nouveau portait du quotidien au Maroc, de l’Afrique et du monde arabe.
SAYASPORA : Peux-tu te présenter et nous parler un peu de ton parcours?
SARAH: J’ai toujours été fortement fascinée par la richesse de la tradition et la culture marocaine, et en ayant reçu mon premier appareil photo de ma grand-mère à mon entrée à l’école d’architecture cette fascination ne cessa de grandir puisque je pouvais dorénavant capturer tout ce mélange de contrastes, de couleurs qui caractérisent les images quotidiennes de notre vécu et c’est ce qui m’a servi par la suite dans mes créations et a toujours été la principale source d’inspiration. Mes récents petits vide-greniers m’ont aussi mené à une précieuse découverte : de vieilles photos de famille dont certaines remontent aux années 50. Ces vieux clichés m’ont profondément touchée de par leur composition et de par cet aspect purement traditionnel, ce qui m’a poussé à débarrasser ces petites trouvailles de leur poussière et à leur donner un prolongement dans le temps en y insérant de la couleur et des motifs, tout en préservant leur authenticité.
SAYASPORA: Peux-tu nous parler de ton art un peu plus ?
SARAH: Je me suis lancée dans un style pop art très coloré en me basant principalement sur le collage comme technique de création artistique pour représenter la culture marocaine sous un jour nouveau en mettant de l’avant des symboles de cette dernière. A l’image de cette culture locale abondante en juxtapositions d’éléments inattendus, mes collages mettent en scène différentes alliances entre des éléments de la culture marocaine populaire qui interagissent pour former des œuvres décalées et captivantes.
Mon art représente pour moi une évasion, un refuge, une échappatoire.
SAYASPORA: Qu’est-ce que le mot diaspora t’inspire?
SARAH: Le mot diaspora m’inspire beaucoup de choses , notamment la déportation et l’expatriation mais aussi le partage, l’échange , l’investissement et le retour aux sources puisqu’il s’agit d’abord de toute personne d’origine africaine qui vit en dehors du continent mais qui contribue indirectement à son développement en puisant sa force et inspiration de ses racines africaines profondes. Ca m’inspire également le brassage ethnique et l’innovation culturelle grâce aux apports des différentes cultures africaines aux cultures hôtes (européennes, américaines… ) pour les rendre plus vives et étendues.
SAYASPORA:Quel est l’impact que tu aimerai avoir sur les femmes partout dans le monde?
SARAH: À travers mon art j’aimerai partager la profondeur de ma culture qui regorge de métaphores inattendues et de figures imprévisibles ainsi que l’aspect insolite de certaines scènes de la vie quotidienne ici au Maroc. J’aimerais aussi faire parvenir ma propre perception des choses, une vision décalée, revisitée du patrimoine de mon pays , un mélange de couleurs , de visages et de motifs qui reflète sa diversité, et de ce fait inviter les femmes partout dans le monde à être encore plus créatives et à partager leur propres vision du monde dans lequel elles vivent .
SAYASPORA:Que penses-tu des femmes africaines en entreprenariat?
SARAH: Je pense que les femmes africaines peuvent être considérée comme une personnification de l’Espoir, elle représentent la force du continent mais aussi une opportunité pour le développement de ce dernier . Elles sont de plus en plus présentes et impliquée en entreprenariat, tant par leur esprit d’endurance que par leur volonté de s’affirmer en tant que femmes libres et accomplies.
Je pense aussi que la gente féminine africaine en entreprenariat mérite notre encouragement et soutient car elle ne cesse de se développer et de se multiplier et ce, malgré les nombreux obstacles qui continuent de parsemer son parcours .

Pour en découvrir plus sur Sarah et sur son travail, suivez la sur son:
Dorra Bannouri