Par Yedidya Ebosiri
Au 4e Sommet pancanadien des communautés noires qui se tiendra en tout début d’année, du 31 janvier au 2 février 2025 au Palais des congrès de Montréal, la Fondation Michaëlle Jean nous invite — toi, moi, tous ceux et celles qui ont à cœur l’éradication de la discrimination raciale qui sévit dans notre société —, à nous rassembler. Il y a urgence, car le racisme est l’une des formes de violence et d’exclusion les plus dévastatrices, tant il détruit des vies, peut affecter notre santé mentale et clairement entraver notre développement. Disons-le clairement, le racisme blesse et tue. Nous, des communautés noires, le savons.
Contre cette injustice persistante, il faut agir de manière stratégique. Cela s’apprend, se cultive dès le plus jeune âge. Pour les 16 à 30 ans de partout au Canada, le Sommet ouvre gratuitement ses portes. Ne nous privons pas de cette occasion de réfléchir au Nous, à ce leadership collectif de plus en plus percutant que Nous construisons. Nous, communautés noires à travers le pays, sommes déterminées, toutes générations confondues. Nous sommes incontournables sur tous les fronts et dans tous les lieux où le racisme demeure accablant.
La Fondation Michaëlle Jean porte le nom de la 27e Gouverneure générale du Canada, dont on connaît la lutte incessante contre la marginalisation et l’exclusion. La très honorable Michaëlle Jean et son mari, Jean-Daniel Lafond, philosophe, écrivain et cinéaste, développent avec une équipe dynamique des programmes comme le Sommet pancanadien des communautés noires, qui agissent comme des catalyseurs de changement social en s’appuyant sur l’art, l’engagement civique et l’entrepreneuriat créatif, notamment auprès de la jeunesse.
L’objectif du Sommet pancanadien des communautés noires est de mettre vigoureusement de l’avant nos expériences et solides expertises. Nos voix et notre sentiment d’urgence doivent être entendus. Nos initiatives et nos efforts méritent d’être reconnus par souci de justice et de développement, pour nous et par nous.
C’est dans cette optique de transformation, de mobilisation authentique qu’est né le Sommet, en se saisissant de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine et en mettant à profit notre capacité de nous lier à travers le Canada. Nous avançons dans le prolongement des actes de courage d’hier et d’aujourd’hui et Nous les assumons avec une égale persistance. Ce mouvement soutient que le véritable épanouissement des communautés noires requiert un engagement indéfectible.
La Fondation Michaëlle Jean s’investit dans cette marche depuis le tout premier Sommet qui avait immédiatement captivé plus de 500 participantes et participants à Toronto en 2017. Au fil des éditions successives à Ottawa en 2019, puis virtuellement durant la pandémie de COVID-19, l’engouement n’a cessé de croître. Le tout dernier rassemblement, à Halifax en 2022, a attiré plus de 1200 personnes, dont 435 jeunes. Nous en sommes ressortis avec le solide Manifeste pour l’éradication de la discrimination raciale, La Déclaration d’Halifax devenu un document de référence incontestable.
« La douleur et la joie coexisteront dans chaque mot, chaque idée, chaque témoignage, tout sera dit avec le cœur, alors que nous aborderons certains des problèmes et des questions les plus graves auxquels nous sommes confrontés dans notre pays. »
— Michaëlle Jean, Sommet pancanadien des communautés noires 2022
Aligné sur les valeurs de responsabilité sociale et de collaboration promues par la Fondation Michaëlle Jean, le Sommet est la première plateforme nationale permettant aux communautés noires de tout le pays de parler d’une même voix, de faire du dialogue un vecteur de changement. Tout comme SAYASPORA, le Sommet amplifie les voix autour d’enjeux pressants.
Dans un climat politique où les inégalités raciales doivent être prises en compte, le Sommet offre ainsi une vaste tribune pour briser le silence et l’obscure, dangereuse indifférence. Le Sommet pancanadien des communautés noires, ce sont 130 intervenants qui animeront les discussions avec éloquence, sensibilité et la plus grande attention. Trois jours de tables rondes, d’ateliers interactifs et de séances plénières nous permettront de traiter avec aplomb de tous les aspects de notre vie que la discrimination raciale entrave, ainsi que de nos droits fondamentaux.
D’un Sommet à l’autre, des rencontres naissent et s’amplifient avec des occasions de réseautage, des projets et des synergies. Notre unité est notre force face aux politiques qui évoluent et aux décideurs qui réalisent combien nous sommes plus que jamais mobilisés à l’échelle locale et nationale, résolus d’occuper notre juste place. Le Sommet c’est aussi l’art qui émeut, des performances qui nous interpellent et nous transforment.
Toutes et tous en repartent avec des outils, des idées, une vision commune, des stratégies tangibles pour faire bouger les lignes, une énergie imparable pour aller de l’avant. De cette expérience où les idées prennent vie, où les talents se dévoilent et où l’action trouve sa place, il ne faut absolument pas se priver. Pendant trois jours, Nous ferons de Montréal le théâtre de nos discussions essentielles et le carrefour de nos idées pour un avenir que nous voulons incontestablement juste et inclusif.
Consultez la programmation complète et suivez la Fondation Michaëlle Jean sur ses réseaux sociaux.
Restons connectés. Ce mouvement, c’est l’histoire qui s’écrit avec nous.
Pour en savoir plus :
Yedidya Ebosiri
Rédactrice en Chef
Éternelle étudiante, Yedidya entame actuellement un diplôme de deuxième cycle universitaire en santé publique après avoir complété un baccalauréat en kinésiologie.
Le socle de ses intérêts professionnels repose sur la lutte contre les inégalités sociales de santé; elle rêve d’un monde plus sain, plus juste, plus vert. En attendant, elle puise dans ses racines congolaises pour militer en faveur d’une Afrique libre et féministe.
Tutrice pour une clientèle analphabète et intervenante de longue date en santé mentale, sa curiosité intellectuelle et son entregent caractérisent son parcours professionnel naissant. Autrefois éditrice pour un journal universitaire, elle ne cesse de nourrir sa passion pour le journalisme et se réjouit de mettre ses compétences rédactionnelles au service de sa communauté. Pour elle, Sayaspora incarne l’excellence noire et l’innovation sociale, d’où sa fière contribution au rayonnement du magazine.
