Icône d'un soleil complexe

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Par Fatima Terhini

Dernièrement, j’ai lu un livre intitulé « Survivre au Taf – Stratégies d’autodéfense pour personnes minorisées » de Marie Dasylva. J’y ai trouvé, personnellement, plusieurs pépites que j’ai commencé à appliquer dans ma vie professionnelle, dans mon parcours académique et même dans certaines situations interpersonnelles. 

Pour cet article, j’ai eu l’idée de vous proposer certains de ces « conseils d’autodéfense », ceux qui m’interpellent particulièrement et qui ne laisseront pas vos interlocuteurs.rices indifférents : 

1-     La méthode R A C O N T E R (Rencontrer, Admettre, Compassionner, Oser, Nasser, Terrasser, Élargir, Réespérer) : 

Ici, l’autrice nous exhorte à libérer la parole quant aux situations discriminantes et blessantes que nous vivons et cela, même quand ces dernières se retrouvent minimisées voire ridiculisées par l’oppresseur dans le contexte. Nous devons nous rappeler que la douleur causée par ces dernières est valide. Nous avons le droit de revendiquer nos émotions douloureuses et terrasser la honte qu’elles nous font vivre par des « uppercuts, des soubresauts d’amour qu’il nous reste ». 

2-     « Ne plus » :

« Ne plus s’excuser/ ne plus dire merci/ ne plus accepter de conseils non sollicités/ ne plus dire oui quand on voulait dire non » afin de s’extirper de la posture de complaisance et finalement exprimer nos besoins en créant l’espace d’équité que nous méritons. 

3-     Méthode de l’entretien d’embauche : 

Il est souvent tentant de cacher certaines parties de nous-mêmes pendant un entretien d’embauche. Surtout les parties sur lesquelles notre futur employeur pourrait accoler certains préjugés dépréciatifs. Pensons ici à nos origines, notre poids, notre handicap etc… parties que l’on ne peut malheureusement pas changer. Cependant, l’autrice nous rappelle qu’un entretien est avant tout un face à face où, l’on crée notre excellence à partir de ce que l’on est, et ça implique toute notre personne :

 « Arriver dans une identité de soi compromise ne permet ni la sérénité ni la prise de hauteur ». 

Elle insiste aussi sur le fait qu’un entretien demeure un exercice de conviction et pour ce faire, il est nécessaire de se débarrasser de toutes fausses modesties : 

« La concurrence est rude, mieux vaut briller que clignoter ». 

Elle nous encourage à arriver soignée, à raconter nos histoires, à faire preuve de rationalité et à ne pas hésiter à transformer cet entretien en réunion de travail où nous pouvons/ devons faire aussi parler notre interlocuteur.

4-     La règle des 300 secondes :

300 secondes. C’est le temps que l’autrice se donne dans la journée pour penser aux interactions et situations qu’elle sait déjà oppressives. Elle nous dit que si par exemple, quelqu’un la félicite sur son niveau de français, alors qu’elle est née à Paris elle répond tout simplement « Je suis née à Paris, je ne sais pas ce qui te fait dire ça », et cela, même si elle sait très bien ce qui génère cette pensée… Elle décide en revanche de donner ce genre de réponses qui deviennent plus embarrassantes pour l’interlocuteur.rice. Ces réponses évasives et brèves limitent finalement le temps qu’elle consacre à ceux et celles qui veulent la remettre à cette place qu’elle ne veut pas/ plus occuper. 

Bien entendu, ces quatre conseils ne représentent que quelques-uns présents dans cet incroyable ouvrage, recélant d’audace, de vivacité d’esprit et de générosité. 

Ainsi, si vous désirez aller plus loin, c’est une lecture que je recommande vivement et qui s’ajuste selon moi, totalement aux objectifs du projet Making Your Way Up.

 

SOURCES :

Dasylva, M. (2022).Survivre au taf . ( 1ère ed) De Daronnes

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    Fatima Terhini

    Auteure

    Fatima Terhini se décrit comme une “artiviste” principalement préoccupée par les questions féministes, antiracistes et décoloniales.Son diplome en psychosociologie et son expérience dans le milieu communautaire attestent de sa curiosité et son amour insatiables pour les humain.e.s, les être vivant.e.s et bien évidemment les faits sociaux. Elle joint Sayaspora en octobre 2020 en tant que gestionnaire de communauté, mais son amour pour l’écriture et la lecture l’oriente un an plus tard vers le blog, où elle occupe le poste de co-rédactrice en chef.

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