2 mars 2016
Par Djamilla Toure
Nous avons tous une manière singulière d’exprimer nos ressentis et nos sentiments, Tatou Dembele elle, le fait à travers ses pinceaux ! Jeune ivoirienne férue de peinture et de dessin, Tatou est parmi celles qui ont compris l’importance des réseaux sociaux dans le travail d’un artiste, elle a à son compteur plus de 80 000 abonnés sur les deux pages Facebook dont elle est en charge : Tatou Dembele et Ivorian Food. Une histoire 2.0 comme on les aimes !
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Bonjour Tatou, présentes toi à nos lecteurs en 3 mots.
En trois mots, l’on dit de moi que je suis passionnée, entreprenante et fatigante (rire) ! J’ai un petit caractère bien trempé, je dois avouer que je ne suis pas toujours facile à vivre parce que je passe souvent d’un état super actif à un état super passif, ce qui peut être déroutant! (rire)
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Comment décrirais-tu le style de tes dessins ?
Sincèrement, je peine un peu définir clairement mon propre style de dessin parce que je m’aventure souvent à de nombreux styles. Heureusement, les personnes autour de moi, avec leurs commentaires, arrivent à le définir à ma place. Bien souvent, on dit de mes dessins qu’ils dégagent beaucoup de douceur, ce qui est une bonne chose. On me dit aussi avoir un style de dessin réaliste et coloré mais toujours doté de cette touche étonnante de simplicité. Il est important pour un dessinateur d’avoir un style qui lui soit propre. Si mes auditeurs sont capables de reconnaître mes œuvres sans tout de suite reconnaître ma signature, alors je pense être sur la bonne voie.
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Tes peintures sont toujours très colorées et très précises, on remarque une technique et un talent indéniable. Depuis quand dessines-tu ?
Je suis portée à dire que je dessine depuis mon enfance. Simplement, j’adorai dessiner. À l’école, je participai à des concours de dessin. J’étais toujours la première sélectionnée pour illustrer les cahiers de classes, etc. J’adorai les cours d’art plastique et je trouvais insultant les élèves qui prenaient ce cours comme un cours de détente pour faire la pagaille (rire) ! Je me faisais toujours remarqué par mes professeurs d’art plastique à tel point qu’un jour on me demandait de participer à l’illustration de la fresque géante de mon lycée. J’étais en classe de 4ième. J’ai toujours eu beaucoup de matériel pour dessiner et c’est devenu en quelque sorte un hobby, une activité récurrente! Cela-dit et pour être plus raisonnable, c’est véritablement en 2013 que j’ai commencé à dessiner avec plus rigueur. C’est aussi en 2013 que j’ai commencé à mettre des prix sur mes portraits.
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Certains hésitent beaucoup à se lancer dans le domaine artistique, c’est souvent grace au soutien des proches qu’ils arrivent enfin à sauter le pas ! As-tu dans ton parcours bénéficié du soutien de ta famille / tes amis ?
J’ai toujours bénéficié des conseils avisés de ma maman. Ma mère est elle-même une artiste visuelle dans l’âme. Maman est éducatrice et professeur des écoles. J’ai été en quelques sortes son élève et je lui suis reconnaissante. Mes premières techniques de dessins me viennent d’elle. Avec le temps j’ai su les maitriser, me les approprier et en découvrir de nouvelles! Elle me disait elle-même il y a 1 an de cela : «l’élève a dépassé le maitre» ! C’est plutôt un honneur, sachant ce qu’elle est capable de faire. Pourtant, je pense avoir encore beaucoup à apprendre et je suis enthousiasmée à l’idée de découvrir de nouvelles manières de faire! En ce qui est de mes amis, leurs commentaires sont largement suffisants. Ils ne mâchent pas leurs mots (rire) et c’est plutôt bon de chahuter l’Égo ainsi ! J’ai bien souvent reçu de jolis cadeaux de leur part, principalement du matériel artistique. C’est une grâce !
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Le dessin est ta passion et il est souvent difficile de décrire ce qu’est une passion et ce que celle -ci nous apporte ! On te met au défit de nous décrire l’influence qu’à le dessin sur toi !
J’adore peindre. Je me sens bien plus libre en peinture ; libre de mes gestes, libre de mon choix de couleur, libre dans mon choix d’objets, de textures et de matières que j’utilise pour mes compositions. J’aime les belles et grandes peintures colorées ! Elles sont vivantes, elles sont si belles ! Ah je ne m’en lasse jamais. Il est vrai que je suis quelqu’un de très manuelle. J’aime autant tout ce qui relève de l’artisanat. En bref, j’aime être en contact avec la matière. J’aime agencer les couleurs et les textures.
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Tes dessins sont accessible à la fois sur ta page Facebook, ton Instagram et ton site officiel. Par simple curiosité, as-tu hésité avant de publier tes dessins sur internet ?
À mes débuts, je partageais mes dessins et peintures dans un album Facebook uniquement visible par mes amis. J’aimais beaucoup recevoir les commentaires, les critiques. C’est comme ça que j’ai su m’améliorer. J’offrais souvent des portraits à mes amis. Eux s’empressaient de les publier et de les partager avec leurs amis. Tranquillement, des inconnus (rire) venaient me demander de leur offrir à eux aussi des portraits. C’est alors que j’ai décidé de lancer une page Facebook en 2014 pour distinguer mon profil personnel de mon activité. Je pensais alors que je recevrais bien moins de messages sur mon profil personnel, mais non! (rire) C’était plutôt marrant.
« C’est en réalisant tout tranquillement des portraits que j’ai su vendre, que j’ai pu faire grandir mes connaissances, que j’ai eu de belles opportunités et je continue d’apprendre et de faire des erreurs. »
Quels impacts ont eu les réseaux sociaux / internet sur ton travail ?
Il va sans dire que les réseaux sociaux jouent un rôle plus qu’important dans mon activité. Avec le temps, j’ai compris qu’il fallait en tirer tous les avantages, si et seulement si mon objectif était, non plus simplement de montrer ce dont j’étais capable, mais plutôt de pouvoir « vivre » en quelque sorte de mon art. Je me suis largement penché sur les méthodes d’artistes de renom et j’ai cherché à comprendre leurs stratégies sur le web et sur les réseaux sociaux. Il est évident que pour des jeunes comme moi, se lançant à peine dans la cours des grands, n’ont pas nécessairement de grands. Alors, il a fallu innover. J’ai développé un modèle dans lequel je me sens bien, et un modèle qui fonctionne bien. Ce modèle je l’ai partagé volontiers avec de nombreux jeunes artistes africains bourré de talents, afin qu’eux aussi, puissent envisager d’autres moyens de vivre de leur art !
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Tu as eu l’occasion de rencontrer plusieurs célébrités grâce à tes dessins, quelle rencontre t’a le plus touchée ?
Toutes les rencontres ont été spéciales et très différentes les unes des autres Davido et Wizkid, les chanteurs nigérians ; Drogba le footballeur ivoirien ; Dj Arafat le chanteur, ou arrangeur, ou Dj (rire) ivoirien et enfin Jaymaxvi le comédien français.
Cependant, de toutes ces rencontres, c’est celle avec Didier Drogba que j’ai préféré. Didier Drogba semble aller au bout de son soutient : En 2014 il republiait mon portrait sur ses réseaux sociaux. Il me suit sur mes différents réseaux sociaux puis lorsque je le rencontre pour lui remettre son portrait, il me félicite de vive voix et me dit expressément que j’ai son respect. Je dois avouer que c’est quand même assez déboussolant ! C’est un honneur et j’en suis reconnaissante.
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Un petit oiseau nous as dit que tu n’étudiais pas en Art, mais vu ton talent une question se pose. Dans quel domaine penses-tu évoluer plus tard?
Il est vrai que je suis ces personnes autodidactes et que j’ai beaucoup de centres d’intérêts dont un qui me tient particulièrement à cœur il s’agit de IvorianFood.com.
IvorianFood est en fait cette plateforme web pour les amoureux de la cuisine ivoirienne. Avec plus de 80000 followers sur ses différents réseaux sociaux, j’ai réussi à faire de IvorianFood la référence en terme de partage de recettes et d’images de la cuisine ivoirienne en quelques années. Je ne pense pas m’arrêter là. C’est quelque chose que je compte développer. Cela dit, l’Art fait partie intégrante de ma personne. Je ne pense jamais m’en défaire.
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Que dirais tu aux jeunes femmes africaines, qui hésiterais à se lancer dans le domaine de l’art? Quels conseils leur donnerais-tu ?
Lancez-vous ! Mesdames, messieurs, lancez-vous. Quand le cœur veut véritablement quelque chose, il ne sert à rien de lui résister. Au contraire, je pense qu’il faut donner à ses passions leurs raisons d’exister. Documentez-vous, et sachez véritablement pourquoi vous voulez aller sur cette voie. Si c’est simplement pour paraitre cool ou pour créer un petit buzz : stop ! Votre cœur n’y est pas. Si véritablement c’est quelque chose qui vous motive et qui vous donne une second souffle, alors, vous arriverez à inspirer bien plus de monde que vous ne le pensez.
À mes débuts j’étais aux études, cela ne m’a pas empêché d’y accorder du temps et à vrai dire, je n’ai jamais vu le temps passer. C’est en réalisant tout tranquillement des portraits que j’ai su vendre, que j’ai pu faire grandir mes connaissances, que j’ai eu de belles opportunités et je continue d’apprendre et de faire des erreurs. Cela dit, je suis bien contente car je me suis lancée ! Alors mon plus beau conseil reste de vous demander de vous lancer
Tatou Dembele a récemment mis en ligne son premier E-Book qui regroupe ses œuvres les plus appréciées de ses fidèles abonnés Facebook. C’est pour elle une manière toute simple de les remercié de leur intérêt. Nous vous invitons à télécharger cet E-Book au lien suivant : http://www.tatoudembele.com/…/15/telechargez-votre-ebook-td/
Retrouvez la aussi sur ses diverses pages et sur son site internet :
Instagram | Facebook | Site Web
Djamilla Toure
Fondatrice et directrice générale
Née en Côte d’Ivoire, ayant grandi au Maroc et vivant à Montréal, Djamilla s’identifie comme étant un fruit issu de la diaspora. En charge de projets en autonomisation des femmes et médias, Djamilla est également créatrice de contenu et diplômée d’un Bachelor en Relations Internationales et Droit international. En 2015, Djamilla s’est donnée pour mission de repenser le monde en le changeant à son échelle. C’est ainsi qu’avec quatre autres femmes, elle fonde SAYASPORA. Une plateforme médiatique pour les jeunes femmes africaines partout dans le monde. À travers ce média, Djamilla aspire à créer un espace où les voix de ces femmes seront amplifiées et leurs idées mises en avant, tout en leur permettant de trouver une communauté.
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