Icône de 2 mains désirant se toucher

Soeur

Par Joanna Jean Baptiste

Il y a quelque mois, j’ai eu une intéressante conversation avec une amie par rapport à l’identité de la femme noire. Qui est la femme noire d’aujourd’hui ? Quelle est sa représentation en 2020 ? Très souvent, je sens qu’on me catégorise à cause de la couleur de ma peau. Pour les autres, c’est comme si c’était une certitude : elle est noire, donc elle sait danser, chanter et elle peut « twerk ». Souvent on me pose des questions par rapport à une culture dans laquelle je ne me reconnais pas, et ceci simplement parce que je suis noire. Ce qu’on a pu conclure lors de cette conversation était le fait qu’il y avait plusieurs facteurs dans notre société qui n’aident pas au développement de l’identité d’une femme noire.

Les stéréotypes

Pour moi, il y a deux facteurs qui peuvent empêcher le développement de l’identité de la femme noire et quand je dis « noire » j’inclue toute femme africaine et sa diaspora. Tout d’abord, dans les médias qui nous entourent tous les jours, l’image de la femme noire est très souvent représentée de manière dégradante. Ce qui m’attriste par moment, c’est le fait que la majorité des gens se basent sur cette image comme étant une représentation de la femme noire actuelle. Deuxièmement, nos proches et certaines personnes de nos communautés n’arrivent pas à comprendre que nous ne sommes pas tous pareil. Le fait de faire quelque chose que tu n’identifies pas comme étant noire, n’enlève pas le fait que je suis noire. Je suis attachée à ma culture et mes racines, mais cela ne veut pas dire que je ne peux pas m’identifier et m’attacher à d’autres choses.

L’intersectionnalité joue un rôle important dans l’identité individuelle de chaque femme et surtout pour la femme africaine. Alors qu’aujourd’hui nous vivons dans une ère technologique dans laquelle le pouvoir de représentation est en partie entre nos mains. Par contre, aujourd’hui on remarque l’impact causé par les femmes en position.

La femme actuelle

Oui, la femme noire d’aujourd’hui écoute du rock alternatif, adore les K-Drama et ne sait pas nécessairement chanter. Elle n’a pas à se fondre dans une moule et s’identifier uniquement à ce qui est considéré “être noir” aux yeux de la société.

Les femmes africaines et celles issues de sa diaspora sont des femmes qui bougent, qui innovent et qui s’affirment. Elles prennent leur place dans la société actuelle sans avoir à s’excuser puisque cette place, elles la méritent comme tous les autres. Sans cela il n’y aurait pas de Fatoumata Diawara, de Michaëlle Jean et de Zaha Hadid. Je crois qu’il est important pour nous de briller, il est primordial que l’expérience de la femme africaine d’aujourd’hui soit écrite par nulle autre que par elle-même.

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  • Joanna Jean Baptiste

    Joanna Jean Baptiste

    Auteure

    Joanna Jean Baptiste est une jeune canadienne d’origine haïtienne vivant à Montréal. Cette amoureuse d’art laisse son ouverture d’esprit et sa curiosité la guidé dans multiples facettes de sa vie. Elle s’ajoute à la plateforme afro-féministe SAYASPORA dans le but de mettre de l’avant des artistes et entrepreneurs locaux. Pour elle, cette plateforme qui se lie naturellement au mouvement panafricanisme est un espace dans lequel elle peut également s’exprimer et partager ses réflexions face à ce qui touche la communauté africaine.

Crédits images:

Image vedette – Rihanna's Savage x Fenty Show 2020

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